Je suis machinalement cette craie blanche qui gratte le tableau depuis des heures, que dis-je, une éternité. Je porte d’ailleurs très peu d’attention à l’équation qui se dessine, je ne fais qu’observer la façon docile dont la poudre s’écrase contre la surface, cette même poudre blanche que quelques élèves –peu studieux- ont eu la brillante idée d’égrener contre la table durant la pause du midi pour la respirer à grand renfort de narine. Je n’ai pas très bien comprit le résultat qu’ils espéraient en tirer, mais si j’en juge par le blasement général qui semble paralyser la moitié des cerveaux de mes compères, je crois qu’une réalité s’impose – la craie à tableau est neurologiquement toxique. Et bien que je n’ai pas jugé nécessaire de m’additionner à cette consommation de CaCO3, je ne suis guère plus concentré sur la matière que les caïds derrière qui lancent inlassablement des avions de papier, grossièrement pliés à partir de leur note de cours, contre la tête du seul élève qui semble vraiment captivé par les maths – le très cliché garçon à lunette. Mais voilà, aussi improbable que ça puisse être, je crois que c’est précisément le moment où j’ai été foudroyé par une terrible réalité. Ma mère est une menteuse. Je ne suis pas le génie qu’elle s’encense d’avoir, c’est mon frère qui a raison, je n’y comprends rien, parce que je suis bête. Je suis un élève minable, un garçon minable et mon existence future sera probablement aussi minable que cette feuille de papier vide devant moi qui attend désespérément que j’y couche quelques écritures. Vous me direz, il y a de quoi vouloir se rouler en boule et pleurnicher, mais pas moi non, j'y vois plutôt la lumière au bout du couloir, la bonne excuse que je pourrai servir à mes parents pour qu'ils ne m'inscrivent pas dans une autre école dès que j'aurais trouvé moyen de me faire renvoyer de celle-ci. Et pour ça, je vous le dis, je suis beaucoup plus vif d'esprit que pour les maths et de toute façon, Nicholas a toujours de supers trucs à me filer.


«Limonade fait maison à vendre!!!» Que je cri avec autant d’enthousiasme qu’un condamné sur le peloton d’exécution. Nous omettrons bien évidemment de préciser que la concoction a été préparé à l’aide de simples sachets de poudre saveur citron achetés bon marché dans la supérette du coin. Avec ça, un peu d’eau tiré du premier robinet croisé, quelques glaçons et nous voilà vendeurs de rafraichissements à deux dollars le verre de carton. Ou plutôt, me voilà vendeur, car il y a de toute une évidence une règle non écrite selon laquelle je suis systématiquement collé aux tâches ingrates. Nicholas m’a assuré que non, clamant qu’il aurait bien fait le vendeur, mais qu’il n’a malheureusement pas la tête de l’emploi. Oui, parait-il que mes prunelles bleus, ma tignasse blonde et mon air de chiot attardé sont beaucoup plus vendeur. Pendant un instant je me suis bien demandé s'il s'agissait là de compliments ou de discrimination professionnelle, mais fidèle à moi-même, je n'ai pas été au bout de la réflexion. «Surtout faut que t'ai l'air bien malheureux.» qu’il m’a ajouté avant de se glisser sous la table recouverte d’une grande couverture et cela pour faire fructifier les profits en dépochant lui-même les billets des sacs à main des gentilles dames qui s’arrêteront. Que voulez-vous, il faut bien faire baisser le coût de la vie. Et fort heureusement pour moi, avec les années, on a affiné notre jeu, la limonade n’étant, sur le long terme, pas assez rentable. Ce ne fut qu'une mauvaise période de mon existence.


C’est devenu une évidence que Boulder City n’allait pas nous rendre riche. Et c’est devenu d’autant plus évident quand pour la troisième fois de la semaine on me refuse ma carte pour manque de fond. Bon d’accord, je ne suis pas certain d’avoir déposé de l’argent sur mon compte en banque. Cela dit ça ne change rien, car si j’avais eu, à la base, un peu d’argent à y mettre, je l’aurais très certainement fait. Et ça c’est très clairement un problème. Il ne reste donc qu’une seule et unique solution et non, ce n’est pas d’aller demander du blé à nos parents, bien que l’idée n’eut pas été bête. Ce n'est pas non plus de retourner aux études ou de se trouver un boulot honnête. Non, la solution, c’est de faire comme l’américain moyennement intelligent et de quitter la ville natale pour élargir nos horizons. Et tout de suite quand on parle de larges horizons, un nom nous vient en tête – Las Vegas.  Et vous connaissez la règle d’or, ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas. Sauf si ça vous poursuit quand vous sortez, mais ça c'est une autre histoire. De quoi je parlais déjà? Ah oui, Vegas. Mon frère a sortie l'idée un soir, entre deux clopes et une pointe de pizza et si je n'étais pas autant absorbé par ma partie de Mario Kart, j'aurais probablement tout de suite trouvé l'idée géniale, ce que j'ai fait après qu'il soit venu m'arracher, sans le moindre tact, la manette des mains. Sale bête.


Première étape; repérer la cible. Ça c’est le rôle de mon frangin, mais grosso modo, une femme mariée et friquée, et malheureusement pour moi, elles sont souvent quadragénaires, mais voilà, aide-toi et le ciel t’aidera comme qu’ils disent…Deuxième étape; ranimer ses fantasmes d’enfance. Là en général, c’est le moment où mon frère sort ses tours de passe-passe pour attirer son attention, récolter quelques infos –histoire de pas tomber sur une pomme pourrie-, et tout ça avant de lui subtiliser magiquement l’un de ses précieux biens. Et c’est là que j’entre en jeu, tel un preux chevalier au secours de la princesse –d’où le fantasme d’enfance-, je la sauve de cet horrible voleur de ruelle et ainsi gagne sa confiance. Mon physique avantageux, fait le reste du boulot. Troisième étape; la séduction. Bon alors comme je viens juste de dire, c’est en grande partie une question de physique. Je n’ai généralement qu’à placé quelques phrases, glisser quelques compliments, lui accorder l’attention que son mari ne lui accorde probablement plus depuis quelques années et le tour est joué. Elle craque. Je n’ai plus qu’à l’attirer dans le piège. Ce qui nous amène à la quatrième étape; le piège aka je me demande parfois si mon grand frère me prostitue. Alors donc, elle est sous mon charme, je n’ai plus qu’à l’entrainer dans une chambre de l’hôtel, laissant volontairement la porte déverrouillée derrière nous. Cinquième étape; le scandale et la preuve irréfutable. Disons que c’est la partie la plus facile du plan, car elle ne requiert pas beaucoup d’intelligence, ni de linge d’ailleurs. Pas besoin de faire un dessin, le mot scandale parle de lui-même. Mon frère s’occupe de la preuve, entrant juste au bon moment pour immortalisé cette horrible infidélité de la part de madame. Après quoi, il ne reste que la dernière étape; le chantage. Soit on va voir son mari et qu’on fait éclater ce crime au grand jour, soit elle sort les billets. Elles choisissent presque toujours les billets, allez savoir. Et tout ça jusqu'à ce que mon frère -même s'il prétend que c'est de ma faute à moi- se vautre royalement et qu'on se fasse nous-même arnaquer par notre cible, qui a vite fait de nous menacer de nous dénoncer à son horrible et vraiment très méchant mari qui viendra nous éclater la gueule en morceau, ou pire. Alors voilà pourquoi on a sauté vite fait dans un car pour fuir au Canada.


Le car démarre et nous voilà tous les deux patois sur le pas de la route, nos quelques bagages à la main, un peu comme si la terre était plate et qu’on venait de nous larguer sur la limite de la feuille. Je relève aussitôt la carte routière chiffonnée que je tiens encore entre mes doigts et que j’ai subtilisée lors de notre dernier arrêt. Blackfeet Nation, qu’elle dit l’affiche sur le bord de la route, mais évidemment ça ne précise pas la population vivante et encore moins la population morte, ce qui selon moi sont quand même des détails cruciaux. Je tourne la carte dans tous les sens, espérant un signe du bon Dieu, mais rien, faut dire qu’on n’est pas en très bon terme avec ce dernier. «C’est pas sur la carte, ça existe pas! On est à Far Far Lointain.» Je relève le nez de mon papier d’un air tragique avant de pivoter dans tous les sens pour observer l’amas de nature sauvage qui nous entourent. Trop d’air, trop d’espace et probablement trop de bestioles. «Là c’est vraiment la merde bro, on va se faire dévorer par des orignaux…» Le regard que mon frère pose alors sur moi est éloquent de transparence et pourrait aisément se traduire par "à quelle borne t’as perdu ce qui te restait de cerveau?" Évidemment je ne pouvais pas vraiment m’attendre à ce qu’il mesure l’ampleur du drame, pas toujours une lumière mon grand frère. Et maintenant, comment on va faire pour trouver des femmes mariées à arnaquer dans un bled où ils ne savent probablement même pas ce que c'est le mariage? Et ça, c'est à supposer qu'ils sont humains et qu'on vient pas d'être largué dans une ville fantôme. Las Vegas, mon amour, tu me manque déjà.

Tu viens de passer la cérémonie d'initiation haut la main et les esprits t'ont attribué comme animal totem (renard), tu rejoins donc le groupe (sly as fox). C'est trop la classe, ta fiche plait au staff et te voilà donc avec tes couleurs C'est trop chouette, on sait. Bref, c'est maintenant que tu entres en plein pied dans la vie active de FTWOTS. On attend de toi un minimum d'intégration et tout, pour que tu te sentes à l'aise et tout ça. Anyway. Pour commencer, n'oublie pas d'aller faire ta fiche de liens pour avoir pleins d'amis. Ensuite, tu peux même aller te créer un scénario ou une famille. Puis tout le monde sait que c'est mieux d'avoir un toit pour vivre ainsi qu'un métier pour gagner sa vie. Ensuite viens la partie RP. Ce qui est chouette, c'est que tu as moyen de gagner des points qui rapportent des petites surprises chaque mois. Et si tu aimes les sensations fortes The Spirit viendra dans tes rps mettre le feu. Sinon, si tu aimes les surprises, n'hésite pas à aller réclamer un défi.

Voilà, je pense que c'est tout pour le moment Le plus important, amuse toi avec nous A très vite