Je ne suis pas de Blackfeet. Au départ, les gens d'ici ne m'aimaient pas trop. Je voyais les gens pester derrière mon dos, et jamais d'autres enfants ne sont venus vers moi pour me demander de jouer à la boue avec eux. je crois qu'ils sont un peu méfiants des étrangers -ce que je suis devenue, d'ailleurs-. Mais bon, notre intégration s'est faite rapidement: papa et maman, très très très attachés aux traditions, nous ont valu le droit de rester ici, et d'avoir même un pavillon à Oak Street. Le pavillon, avec sa latte qui grince. J'aimais beaucoup ses rues sinueuses, les conifères qui sentaient la sève à l'automne... Bien que je ne pouvais pas vraiment y toucher. Non, non. Les esprits étaient partout selon maman. Alors maman me laissait à la maison. Elle ne m'a pas vraiment élevée, elle m'a juste mis des livres entre les mains, toujours bien choisis par elle et son mari -il ne fallait pas que je tombe sur une page qui viole leurs idées-. Alors j'ai grandi dans une sorte d'incubateur, parfois un peu trop étouffant -un incubateur, quoi-. Les années passant, j'ai commencé à me montrer un peu agressive, et trop curieuse à leur goût.
Autodidacte, je m'achetais dès mes 12 ans des livres qui m'étaient apparemment interdits, des magazines innovants. J'ai découpé chaque photographie originale qui me plaisait, et je les collais dans un album photo, comme si chacune d'elle était un membre de ma famille -de toute manière, hormis mes deux parents, je ne veux plus avoir affaire à aucun autre membre de la famille Kuyat-. Un jour, l'une de mes tantes a découvert ces "monstruosités, bonté divine! Tu es une renarde au nez bien trop fin pour garder le nez dehors, tu mets en péril notre communauté par ces souillures" et j'ai toujours depuis voulu m'expliquer en quoi penser autrement représentait une "souillure". Oak Street s'est vite révélé être pour moi un lieu de vie terne et haïssable car trop beau et inaccessible à mes yeux de jeune fille curieuse et émerveillée par la nouveauté.
Cet isolement m'a rendue mystérieuse, je pense. Mais il m'a aussi incité à aller vers les autres. Car mes semblables étaient plus intéressants à mes yeux, que les esprits dont maman me parlait tant.

La rencontre. C'est Skah qui m'a fait prendre conscience du pot de fleur qui m'enserrait et m'empêchait de grandir, d'étendre mes racines et de boire de l'eau dans une autre source. Il me regardait depuis longtemps, mais, bien sûr, je ne me doutais pas de ses sentiments -bien trop naïve pour ça, l'éducation maternelle y jouant pour beaucoup-.  Bref. Il a enlevé le goupillon de la grenade qui sommeillait en moi. Heureusement qu'il était de Blackfeet, c'est ses origines qui lui ont permis de sauter au-dessus de la barrière mentale de mes parents (parce qu'il était d'ici, il ne pouvait pas me faire de mal, et il me protégerait). Nous avons passé beaucoup, beaucoup de temps ensemble, sous les pins ou les érables, à observer les gens de la réserve, ou à attendre la naissance d'un poulain. Nous nous sommes même mariés. Aujourd'hui, je sais que Skah est à Blackfeet, mais de nombreux dollars sont passé des mains des uns à celles des autres entre temps. Il est parti en Irak. je soignais des blessés et je pensais à lui -situation absurde-. Je n'ai jamais compris son choix. C'était tellement l'antithèse de ce qu'il était pour moi -même si c'était au départ, sous le couvert de bonnes intentions-. Je l'ai attendu, pendant deux ans. Le seul ruban que je portais dans mes cheveux était gris. Des membres de ma famille ont commis l'irréparable -se compromettant auprès de la compagnie qui projette de détruire notre communauté, pour le prestige et la reconnaissance, et surtout pour le pouvoir. Et moi aussi. J'ai fui, fui de Skah et de l'autre, là, qui croyait que mon coeur était sien, cet ami (l'un des seuls que j'ai pu me faire ici, celui à qui je racontais mes cauchemars, celui qui me parlait de sa famille et des esprits qu'il voyait...), qui de moi était si proche, mais de qui je suis si éloignée désormais (et lui aussi, de toute manière, baisse les yeux et rougit quand il me croise à Blackfeet), par cette erreur qui, je croyais, pourrait combler ce vide qui formait un gouffre non seulement en moi, mais dans ma maison, et à Oak Street. Fui aussi loin de mes sentiments, et de ma peur. Loin, loin de Blackfeet et des rituels traditionnels.
La naissance d'Autumn. Là où je suis allée, en Scandinavie -le temps est si parfait là-bas...-, j'ai vécu au rythme de mon pouls; c'est-à-dire que je vivais à la manière d'Antoine de Maximy, que je vénérais: je travaillais le temps d'un CDD dans un hôpital, puis je prenais mes chaussures de marche, ou je louais un petit bateau, et j'allais faire de nouvelles rencontres. je me suis attardée à Oslo, parce que là-bas, le paysage changeait chaque jour, et chaque jour je renaissais. Je me suis fait des connaissances -pas vraiment des amis, j'ai du mal à accorder une vraie confiance aux gens-, des connaissances qui me surnommaient Autumn parce que j'annonçais à la fois la dégradation du monde que je sentais venir, la nature mauvaise de l'homme, mais aussi parce que j'étais pour eux celle qui refusait que cette situation se pérennise, celle qui souhaitait la renaissance pour le meilleur. Malheureusement, je n'ai pas pu rester là-bas trop longtemps. je connaissais le péril de ma réserve, et mon devoir, c'était d'y rester pour m'y battre. Même si le fantôme de Skah me hanterait toujours.
Je suis revenue il y a un peu moins d'un mois, -ma peur avec, celle qui m'enserre la nuit et m'empêche de dormir, cette peur de ne faire que faillir et de voir la réserve défaillir (la réserve n'étant pour moi que la métaphore miniature de la pérennité et de l'hédonisme (au sens philosophique, entendons-nous!))- et je pense que je ne regarderai plus ce village de la même manière. je suis revenue avec ma peur, mais aussi avec mes remords. car je commence à voir mes positions évoluer. Les idées de ma mère n'étaient peut-être pas si bêtes dans le principe. je ne dis pas que je crois aux esprits, seulement que je commence à me poser des questions. Et si  les choses qui se déroulent voulaient malgré tout dire quelque chose, venger des actes? ...
Mon départ, et ce que j'ai vu après, et ce que je n'ai pas vu aussi (la mort de mes parents, et mon absence, pèseront sur chaque gramme de mes cheveux jusqu'à mes derniers mots, car même si je n'étais pas en accord avec leurs opinions, je les aimais comme un auteur tient à ses livres) tout cela m'a brisée. je ne crois plus vraiment qu'un avenir heureux soit possible ici, mais je veux tout de même essayer.  J'ai toujours été humaniste, mais je suis aussi désormais réaliste et pessimiste concernant la nature de nombreux membres de notre 'espèce' SOI-DISANT supérieure et consciente d'elle-même. mes dessins me permettent d'extérioriser la violence que j'imagine être faite à notre réserve, à nos terres, et plus globalement, à la nature. Je ne crois toujours pas aux esprits, le fanatisme de mon père m'en a vacciné à vie je pense, mais je sais reconnaître ce qui a de la valeur, et je m'exaspère que voir qu'ici, plus d'hommes bêtes et ivres de produits de consommation, de belles autos et de je ne sais quelle foutaise, que d'hommes capables d'écouter les craquelures de la terre, aient vu le jour. Je projette d'écrire. Une sorte de journal, une publication. Engagée, bien sûr. D'abord pour la protection de notre réserve. Parce qu'elle peut être le porte-drapeau, et un espoir, d'un principe qui transcenderait les différences des différentes ethnies. Il me semble impossible d'y arriver, de triompher face à l'absurdité du projet qui menace Blackfeet, mais je ne peux faire autrement. mes insomnies sont de plus en plus longues, ça m'occupera.

Je viens d'apprendre que Skah était revenu à la réserve aussi. La cohabitation (même si j'espère ne jamais le recroiser) va être difficile. Surtout que tout le monde connait ici notre histoire, nos atermoiements. Mais je n'ai pas peur des rumeurs, des ragots, même si je peux paraître fautive - les gens préfèrent croire que le rideau rouge est de velours alors qu'il n'est qu'ensemble rapiécé...-. Je préfère agir. Contre ma "famille".
Et j'ai des choses à régler. Avec mon ami. lui expliquer ce qui s'est passé. Que ce n'était pas sa faute. Que nous étions perdus. Je dois reconquérir son amitié. Et moi, je dois croire à nouveau en cette vertu qui autrefois me caractérisait, mais que je crois avoir perdu à l'instant où Skah est parti. En fait, peut-être que Skah était l'élément régulateur, celui qui permettait à la balance de rester en équilibre? Et depuis, tout tombe par terre. Je dois faire quelque chose. Seule pour le moment, mais pas pour longtemps. Je suis sociable, et je sais que je peux trouver des amis qui auront les mêmes objectifs que moi. Reste à les trouver.

Tu viens de passer la cérémonie d'initiation haut la main et les esprits t'ont attribué comme animal totem l'élan, tu rejoins donc le groupe proud as moose. C'est trop la classe, ta fiche plait au staff et te voilà donc avec tes couleurs C'est trop chouette, on sait. Bref, c'est maintenant que tu entres en plein pied dans la vie active de FTWOTS. On attend de toi un minimum d'intégration et tout, pour que tu te sentes à l'aise et tout ça. Anyway. Pour commencer, n'oublie pas d'aller faire ta fiche de liens pour avoir pleins d'amis. Ensuite, tu peux même aller te créer un scénario ou une famille. Puis tout le monde sait que c'est mieux d'avoir un toit pour vivre ainsi qu'un métier pour gagner sa vie. Ensuite viens la partie RP. Ce qui est chouette, c'est que tu as moyen de gagner des points qui rapportent des petites surprises chaque mois. Et si tu aimes les sensations fortes The Spirit viendra dans tes rps mettre le feu. Sinon, si tu aimes les surprises, n'hésite pas à aller réclamer un défi.

Voilà, je pense que c'est tout pour le moment Le plus important, amuse toi avec nous A très vite