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 Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana

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Huyana A. Livingstone
Huyana A. Livingstone
Chants : 401 Arrivé(e) le : 23/07/2014
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MessageSujet: Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana   Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana EmptySam 26 Juil - 9:57



Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana

Il doit bien être six heures passées. Je n'ai pas regardé l'horloge qui se trouve sous le fauteuil de mon salon, recouvert de particules fines, qui forment un amas gris auquel je n'ai jamais eu l'intention de toucher, et que j'affectionne d'ailleurs -quelle idée de se faire dicter son emploi du temps par des successions de chiffres d'ailleurs arbitraires et conventionnels, et d'être esclave d'une montre au poignet. Ridicule. Certains habitants de la réserve me voient ainsi comme une bête sauvage, un animal indomptable, parce que je suis loin de me conformer aux codes de la société, et parce que je suis partie alors que l'on m'avait placée dans un rang et ordonné d'y rester. Oui, je sors la nuit et je mène ma vie de mon côté, et oui, je n'ai pas vraiment d'attache. bien sûr, il y a ce ranch de Blackfeet, duquel j'ai hérité, mais pour m'y trouver, il faut vraiment être chanceux comme un mini bonsaï tortueux qui accepte de ne pas grandir et de se séparer de ses branchettes sans sourciller. Ma maison, je la contiens en moi. Et je me sens bien partout. mais partout si ça ne dure pas longtemps. Certes, je suis revenue ici, mais ici l'évasion reste envisageable. Finalement, mon métier d'infirmière m'a bien trouvée -et non l'inverse, la détresse d'un jeune homme souffrant ayant fait le reste-, il me permet au moins de me déplacer et de m'imaginer et de voyager la vie de ceux qui voient cette dernière s'échapper au loin, et n'arrivent plus à en attraper le bout, de ceux qui cherchent à la saisir à nouveau mais ne font face qu'à l'indomptable image d'un pouls affolé qui fuit -comme fuit leur vie-et demeure insaisissable .
C'est l'évasion qui m'appelle, maintenant. Pour une ou deux heures, mais pour ça au moins. je sais que ma journée va être longue -j'ai passé la nuit à gribouiller des articles contre ce projet aberrant, et ma tête en est ressortie plus noire que mes papiers, mais je dois absolument avancer sur ce point. Je sais que la catastrophe arrive. Je veux avoir tout donné de moi avant. Rien que pour me racheter, rien que pour amorcer une Détente dans l'ère de la Guerre froide qui oppose mes remords -concernant Skah, ô Skah; et la réserve, que j'ai laissée pendant ces quelques années- au reste du monde et m'empêche d'aller vers ce monde que j'admire et contemple tant. J'aimerai faire ce pas sans commettre une brisure, mais je crains de faire peur à ces habitants semblables à des chevreuils aux aguets dans une forêt.
De toute manière, je devrais bien un jour briser le miroir. au moins pour Blackfeet. Alors je me dirige droit vers ce ranch, un peu en retrait de la réserve, d'un pas décidé. il est tôt, je le sais -je l'ai déjà dit- mais ce sera ça ou rien. En quelques minutes, je me trouve devant les barrières de la structure imposante. J'enjambe ces-dernières et je frappe contre une porte en bois. Des deux poings. Pelipa est sans doute là, c'est elle que je veux voir. c'est avec elle que je veux faire un retour vers une vie sociale "normale". Reste qu'il faut qu'elle m'entende, avant de me comprendre. Est-ce qu'elle se doute que pour se livrer, il suffit parfois de cavaler?

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Dernière édition par Huyana A. Livingstone le Jeu 7 Aoû - 20:10, édité 1 fois
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Pelipa E. Cloud
Pelipa E. Cloud
Chants : 379 Arrivé(e) le : 20/07/2014
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MessageSujet: Re: Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana   Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana EmptyMer 6 Aoû - 23:21

Le jour n'était pas encore complétement levé que déjà, Pelipa s'activait dans le ranch. L'amérindienne avait mal dormi, assaillie par des visions de Blackfeet couverte de touristes piétinant le sol sacré et empêchant les esprits de dormir. Pelipa était contre le projet du centre commercial tout comme elle était contre l'idée-même de tout ce qui touchait de près ou de loin aux touristes. Elle laissait passer le ranch mais seulement parce que le but primaire de l'établissement était les chevaux et non pas les stupides bataillons de touristes qui venaient découvrir les paysages magnifiques pour pouvoir les photographier avec leurs stupides téléphones. Ces touristes, ces blancs... ils n'étaient même pas capables de voir la vraie beauté des paysages car cette dernière ne résidait pas dans le physique mais bien dans l'histoire. Les forêts, les glaciers, les prairies... ils avaient tous vu passer des individus différents, des animaux particuliers. Ils avaient été piétiné par des troupeaux de bisons, d'amérindiens en colère ou d'américains persuadés d'avoir leurs droit sur un territoire qu'ils ne comprenaient pas. Ces paysages avaient pu voir la beauté humaine mais également le mauvais côté de ces petits bonhommes de paille bataillant contre le vent. Il fallait respecter la Terre car lorsque les humains mourraient, la Terre, elle, restait. Pelipa désapprouvait ces constructions de routes car couler la Terre sous du béton n'avait jamais apporté de bonnes choses. Tout était question de vitesse dans ce monde de blancs, il fallait toujours faire au plus vite afin de gagner plus de sous et finalement, ils en oubliaient de vivre leur vie. Combien de personnes avait-elle vu le nez collé à l'écran du téléphone portable alors qu'elles auraient pu admirer le soleil se coucher, si elles avaient décollé leurs faces de ce stupide appareil ! A force de vouloir aller trop vite, on oubliait de regarder autour de soit et les petites joies comme le soleil se levant, le vent dans les arbres ou la pluie tombant sur la mousse, disparaissaient jusqu'à ce qu'on ne soit plus capable de les apprécier. On criait sur la pluie car elle nous faisait perdre notre temps alors qu'on aurait dû la fêter car elle apportait la fraicheur et la vie. On n'écoutait même plus le vent dans les arbres alors que c'était la plus belle mélodie au monde, toujours changeante, jamais identique. Les paysages ne gagnaient en renommée que parce qu'ils étaient beaux alors qu'on aurait dû les respecter pour ce qu'ils avaient vus et vécus. On prenait en photo l'ensemble sans se préoccuper du vieil arbre dans le coin à droite qui avait vu grandir la forêt. On posait à côté d'un gigantesque rocher sans savoir ce qu'il avait traversé pour en arriver là. On se contentait de ce qu'on avait sans chercher à savoir comment on l'avait obtenu et qui il fallait remercier pour cela. Les humains étaient égoïstes et pensaient que tout leurs appartenaient mais c'était faux. Tout appartenait à la Terre car l'être humain, comme tout ce qui peuplait cette planète, retournait à la terre lorsqu'il mourrait. Comment pouvait-on prétendre posséder quelque chose alors qu'on n'était qu'un grain de sable dans le sablier du monde. Il fallait respecter la Terre car c'était elle qui nous survivrait et qui prendrait soin des générations futures. Ce qu'on infligeait à la Terre, on l'infligeait à nos enfants car finalement, on n'était de passage seulement.

Pelipa avait une façon de penser bien à elle et si des décennies plus tôt son peuple pensait comme elle, elle avait aujourd'hui l'impression d'être une grand-mère regardant l'évolution du monde et ne l'approuvant pas. Pelipa pensait comme les ancêtres et si certains avaient attribués ça à une possession par un esprit guerrier, pour l'amérindienne, c'était seulement une évidence. La Terre se mourrait et si personne ne faisait rien pour empêcher les intrus de la détruire, on ne pourrait bientôt plus la sauver. Pelipa ne se battait pas seulement pour son peuple mais également pour sa Terre car l'un ne pouvait pas aller sans l'autre. Seulement peu l'avait compris et finalement, la plupart des amérindiens avaient fini par se laisser aveugler par les théories blanches. Ils avaient fini par devenir accros aux technologies, aux idéologies et ils en oubliaient jusqu'à leurs âmes. Ils se pervertissaient et s'accroupissaient pour rejoindre les mentalités blanches alors que s'ils s'étaient relevés, ils auraient vu à quel niveau étaient les blancs et ils les auraient ignorés. Peut-être que tous les blancs n'étaient pas comme ceux de Blackfeet et comme ces affreux promoteurs mais jusqu'à maintenant, personne n'avait réussi à convaincre Pelipa et les seuls qu'elle avait vu lui avait coupé la curiosité. Les blancs voulaient massacrer la Terre pour en tirer le profit dont ils rêvaient mais l'amérindienne ne laisserait jamais cela passer. Elle irait jusqu'à s’immoler par le feu s'il le fallait ou elle tuerait, si on lui en donnait les raisons. Pelipa aimait sa Terre, sa patrie et sa ville mais elle détestait ce qu'elle était devenue et ce que les gens voulaient en faire. Blackfeet n'était pas Las Vegas, Blackfeet était Cheyenne et rien ni personne ne pourrait lui arracher ce droit. Qu'ils essayent et elle les tuerait et brûlerait leurs racines afin que leurs idéaux ne repoussent plus jamais à Blackfeet. Les amérindiens n'auraient jamais dû laisser les blancs déplacer le totem la première fois : le résultat avait été tellement prévisible... On tendait la main pour aider et on se la faisait bouffer. Lorsque le chien mord, il faut le punir. Très bien. Eh bien Pelipa ferait de même avec ces promoteurs et ces touristes. Ils le regretteraient. Tous.

L'aube donnait au ranch des lueurs endormies et chaleureuses à la fois. Pelipa nourrissait les chevaux tout en se disant que peu de personnes étaient capables de se lever aussi tôt pour apprécier le jour se levant. Elle pensait être la seule à aimer la solitude du petit matin mais les chevaux tournèrent la tête vers l'entrée du ranch, lui indiquant par là-même que ce matin, elle ne resterait pas seule très longtemps. Pelipa termina de nourrir les chevaux avant de sortir de l'écurie et de se diriger vers la femme qui attendait, immobile, qu'elle vienne la voir. Pelipa ne connaissait pas Huyana, elle la connaissait seulement de nom car Skah lui avait une fois ou deux parlé d'elle. Elle ignorait qu'elle avait en face d'elle quelqu'un qui partageait son avis sur l'évolution de la ville et même si elle l'avait su, sa réaction n'aurait pas changé :

« Le ranch n'est ouvert que dans deux bonnes heures. Je vais devoir vous demander de quitter les lieux, j'ai encore énormément de travail à faire. »

Aimable la Pelipa ? C'te bonne blague ! Elle n'aimait pas être dérangée surtout lorsqu'elle pensait avoir affaire à une touriste ou à une nouvelle dans la ville : après tout, tout le monde connaissait les heures d'ouvertures du ranch ! Pelipa attendit donc que la femme réponde et pas un sourire n'illumina son visage. L'amérindienne n'était pas connue pour son amabilité mais bien pour ses opinons très arrêtées. Est-ce que la femme en face d'elle réussirait à lui faire changer d'avis ? Sûrement... Après tout, il suffisait d'utiliser les bons arguments, quitte à braquer Pelipa contre soit avant de réussir à lui prouver que Huyana et elle partageaient les mêmes envies et le même combat.

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Huyana A. Livingstone
Huyana A. Livingstone
Chants : 401 Arrivé(e) le : 23/07/2014
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MessageSujet: Re: Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana   Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana EmptyJeu 7 Aoû - 20:41



Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana

En fait, je ne m'attendais même pas à ce que quelqu'un me réponde. Les cheyennes se lèvent tôt, pourtant -il y a les prières, les rituels, etc. Mais bon. Pas si tôt que ça, là, l'heure à laquelle je frappe aux portes de ce ranch précis afin d'y trouver une monture qui me donne l'illusion de m'échapper, rien qu'un peu, de ce monde de fou, peuplé de gens insupportables. Skah, lui, il était pas cheyenne pour un sou, et il dormait pas autant que les cheyennes, pour vous dire... La voix de Pelipa me fait donc réaliser un petit bond sur place, de surprise. Je tournai la tête vers elle, lentement mais sans appréhension. Elle était grande, élancée, et déterminée. tout se voyait dans sa posture; les mains sur les hanches, comme si on l'avait programmée pour être en mode "conquête du far-west: que personne ne résiste". Du sang cheyenne dans les veines, jusqu'au bout des cheveux. Un sacré caractère, à ce qu'on disait à Blackfeet. Sa haine, sa rancoeur contre ceux qui agissent actuellement dans l'ombre pour changer le visage de Blackfeet, se voient sur son visage, dans ses traits. Elle ne doit pas faire acte de bienveillance sans borne envers ceux qu'elle n'a jamais croisé dans son champ de vision, ou ceux qui ne lui ont pas été présentés par des personnes dignes de sa confiance -c'est dire quel genre de teste ou d'obstacle il faut passer pour gagner sa confiance-. Mais bon, je pense que j'ai connu pire. Et je ne demande pas grand chose -enfin, je crois-. J'entame une conversation pour qu'elle passe la ligne de mon camp :
"Bonjour, tu es Pelipa je crois? Je sais que ce n'est pas ouvert, mais c'est justement ce que je recherche. Je veux éviter à tous prix les petits amateurs qui cravachent les chevaux sans rien y connaître, rien que pour les faire galoper près du Hidden Lake. Et rien de mieux que l'aube pour avoir une relation privilégiée avec sa monture et la nature". Je lance un sourire entendu et exaspéré à la fois à Pelipa, et je sais à peu près que c'est dans la poche. Je me suis renseignée sur elle. Pas mal, même. Quand on veut avoir au moins une connaissance qui devienne proche, autant faire les choses bien. Enfin, je n'ai pas calculé tout ça, mais vu son caractère, je préférais mettre des bottes avant de marcher dans la gadoue -façon de parler-. elle me fixe toujours, comme si elle attendait quelque chose de moi. je caresse le bois de la porte du ranch, passe ma tête à l'intérieur -grâce à une "fenêtre" restée ouverte- afin d'y observer, dans l'obscurité, l'ombre de quelques chevaux, l'aménagement des boxes, la sellerie tout au fonds, vers laquelle j'ai tant envie de me diriger. Et je ressors la tête de cet endroit encore ensommeillé, qui baille mais se réveille en douceur.
"Tu sais, je venais souvent autrefois, je t'ai de nombreuses fois croisées, mais ma monture et moi, on est un peu comme des escargots; dès qu'un doigt s'approche, on disparaît. Tu dois connaître mon cheval, Yoshi. je l'ai emmené avec moi pendant mon voyage, je ne voulais pas le laisser ici, à cause de tout ce qui se passe à la réserve, mais avant, il était dans ce ranch. En ce moment, il est en pension dans l'Arkansas; je ne sais de quel maux il souffre alors je l'ai emmené dans un endroit que l'on ma recommandé. Tu comprends donc ma visite à cette heure, je pense". je suis apprêtée, les cheveux noués en natte, les bottes aux pieds. Je sens l'odeur du foin et des granulés. Un plaisir Hors de prix, et incompréhensible pour de nombreux humains. Je ne me démonte pas, mais intérieurement, je me fais la guerre, la guerre pour retrouver une vie sociale normale et m'avancer auprès des autres, une guerre pour tenter d'oublier Skah et mes remords, une guerre pour éclore à nouveau, sous un nouveau jour. Et puis, il y a ce centre commercial. Rien que pour ça, je ne peux me laisser happer par mon canapé et ma morosité. Une âme de combattante face à une âme de perdante. je sais déjà laquelle remportera la manche.   

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Pelipa E. Cloud
Pelipa E. Cloud
Chants : 379 Arrivé(e) le : 20/07/2014
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MessageSujet: Re: Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana   Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana EmptyJeu 7 Aoû - 22:39

Pelipa n'était pas aimable et ne le serait sans doute jamais. Toute petite déjà, elle préférait la présence des animaux à celle des humains et si si on voulait savoir à quoi s'attendre avec Pelipa, il suffisait de regarder son frère car elle ferait toujours l'inverse. Le jeune Cloud aimait la ville et il voyait le projet du centre commercial d'un bon œil, bien qu'il ne l'ait encore avoué à personne !, alors que sa sœur haïssait la vie citadine et était prête à mourir pour chasser les investisseurs. Lui, préférait passer ses soirées au bar avec ses amis alors qu'elle préférait partir à cheval pour aller dormir à la belle étoile. Pelipa était une sauvage, certes, mais après tout quoi de plus normal puisque c'était une Cheyenne à l'ancienne. Ou plutôt c'était une vraie Cheyenne... L'amérindienne ne considérait pas les autres amérindiens comme des Cheyennes car pour elle, on ne devenait pas Cheyenne à la naissance : on le devenait en grandissant. Pelipa avait grandit en étant proche de la nature, en chuchotant des incantations diverses, en remerciant la pluie de tomber et le soleil de se lever. Pelipa pouvait passer des journées entières à écouter le vent lui raconter les souvenirs du passé et elle pouvait enchaîner plusieurs jours sans dormir car les bons esprits l'aidaient à rester éveillée. Pelipa vivait pour la Nature et ne l'offensait jamais, lui demandant toujours avant de faire quelque chose. Pelipa se considérait comme une Cheyenne et son frère n'en était clairement pas un. Et pourtant, ils avaient le même sang... Mais lui ne réfléchissait pas à ce que la Nature signifiait et il ne se gênait pas pour balancer ses mégots par la fenêtre ou pour piétiner des fleurs sans faire attention. Un vrai Cheyenne se devait d'écouter la Nature et d'écouter ce que la Terre pouvait confier. Si Blackfeet avait été réellement peuplé de Cheyennes, le totem n'aurait jamais été déplacé car si on avait vraiment écouté les esprits, ils auraient avertis que l'homme blanc était trop ambitieux pour être honnête. Mais Blackfeet n'était peuplé que d'hybrides se déclarant Cheyennes alors qu'ils agissaient comme des blancs. Non, Blackfeet n'était plus ce qu'elle était et il faudrait la purifier afin que les esprits se calment à tout jamais... Cet endroit devait redevenir sacré et ce n'était pas en construisant un centre commercial sur la place du totem qu'on allait améliorer les choses ! Pelipa ne comprenait pas comment on ne pouvait pas se rendre compte de l'erreur monumentale qu'on faisait en réveillant les esprits de façon aussi violente... Personne n'aimait être réveillé par un rouleau compresseur détruisant sa maison, non ? Pourtant, ça ne semblait gêner personne d'infliger ça aux esprits alors que ces derniers avaient amplement mérité leur repos éternel. Parmi les faux-Cheyennes de Blackfeet, il y en avait même qui affirmaient ne pas croire aux esprits et Pelipa ne manquait jamais de leur rire au nez : comment pouvait-on se prétendre Cheyenne et ne pas entendre ce que les esprits chuchotaient... C'était bien la preuve que les vrais Cheyennes étaient rares et qu'il fallait veiller à ce que la population ne diminue pas encore plus. L'homme blanc avait peut-être gagné une bataille en s'implantant à Blackfeet après y avoir déplacé ses pions mais il ne gagnerait jamais la guerre. Les étrangers ne pilleraient plus jamais la Terre. Pas tant que Pelipa vivrait et elle ne comptait pas mourir de sitôt !

On chuchotait dans la ville que Pelipa était possédée et que c'était à cause de ça qu'elle avait si mauvais caractère. Mais c'était faux : Pelipa n'aimait juste pas les gens et c'est donc tout naturellement qu'elle s'attendait à ce que Huyana fasse demi-tour et rentre chez elle. Mais la jeune femme la prit par surprise en affirmant être venue tôt pour justement éviter les touristes débiles peuplant Blackfeet en été. Pelipa la regarda d'un air méfiant avant de hocher la tête d'un air entendu. Huyana pouvait tout à fait être une espionne des investisseurs qui cherchaient un moyen de discréditer Pelipa aux yeux de la population... Mais l'amérindienne ne se ferait pas avoir aussi bêtement...

« Ouais je suis Pelipa. Et toi ? C'est bien beau de venir à l'aube mais c'est trop tôt : les chevaux n'ont pas fini de manger... »

Pelipa ne mentait pas mais elle ne disait pas non plus toute la vérité : certains chevaux mangeaient en plusieurs fois et ils étaient donc prêt à faire une promenade avant d'attaquer la deuxième partie du repas. Mais l'amérindienne n'avait pas envie de se faire avoir alors elle attendit de voir la réponse de la personne en face d'elle. Si elle répondait juste, Pelipa lâcherait le morceau et irait seller deux chevaux mais si elle se trompait dans la réponse, l'amérindienne la foutrait dehors. En usant la force s'il le fallait !
La comparaison avec l'escargot surprit Pelipa car les blancs considérait l'animal comme un symbole de lenteur et d'inutilité. Les Cheyennes, eux, étaient assez intelligents pour avoir compris que l'escargot était un animal humble qu'on devait respecter car il voyageait avec sa maison et s'il allait lentement, au moins il profitait de ce que la Nature lui offrait. Que la jeune femme se compare à un escargot fit tiquer Pelipa : un faux-Cheyenne n'aurait jamais utilisé cet animal. Jamais.
Lorsque la jeune femme confia le prénom de sa monture à Pelipa, l'amérindienne comprit enfin qui elle avait en face d'elle. Yoshi était un bon cheval, un de ce en qui on pouvait avoir une confiance aveugle et surtout un qui avait été dressé convenablement. On l'avait éduqué avec soin afin qu'il choisisse les hommes de son plein gré et non pas par la force.

« Je me rappelle que Yoshi t'aimait. Et un cheval ne peut pas guérir loin de son âme-sœur. Ça ne sert à rien de le laisser là-bas, ramène-le sinon il ne guérira jamais. »

Elle ne l'avait pas dit clairement mais il y avait une possibilité pour que Pelipa ait sous-entendu qu'elle pouvait s'occuper de Yoshi. Ha c'était tellement compliqué de comprendre ce que cette brute voulait dire... Elle aurait dû pouvoir dire clairement qu'elle pouvait s'occuper de Yoshi et que dans l'Arkansas il n'y avait que des abrutis, mais elle ne faisait pas encore suffisamment confiance à Huyana pour le dire aussi clairement.

« Je veux savoir la vérité : pourquoi est-ce que tu es venue aussi tôt ? Pourquoi est-ce que tes pas t'ont guidés jusqu'ici ? »

C'était bien beau de dire qu'elle avait envie de profiter de l'aube et d'éviter les crétins mais Pelipa sentait qu'il y avait autre chose. Mais quoi ? Elle n'en avait aucune idée et si Huyana ne lâchait pas le morceau maintenant, elle le ferait sûrement à un autre moment...

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Huyana A. Livingstone
Huyana A. Livingstone
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MessageSujet: Re: Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana   Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana EmptyDim 10 Aoû - 8:41




Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana

 Un mustang sauvage, c'est de quoi Pelipa serait le plus proche à mon avis, si les esprits décidaient de la réincarner en un animal qui illustrerait son caractère, sa tempérance. Elle ne se laisse pas démonter. un bon point dans cette ville qui commence , j'ai l'impression, à être gangrenée par la corruption -mes yeux croisent ceux de personnes qui font les yeux doux et se taisent pour quelques billets verts-. il est vrai que la vie ici n'est pas des plus évidentes, surtout quand notre esprit n'est pas nourri de nourritures terrestres et intellectuelles. Il s'agit, pour survivre ici, de savourer les joies des choses simples, de la nature, ou de pester sans cesse et de s'ennuyer à s'enterrer soi-même au cimetière, 87 pieds sous terre. Pelipa est de celle qui se posterait en haut de la colline, face aux camions, aux déblayeuses, et qui cracherait par terre pour leur signifier son hostilité, le fait que les chenilles des engins lui passent sur le ventre ne lui feraient que des chatouillements. L'image me fit sourire, mas je m'arrêtai à l'idée survenue en moi que Pelipa pourrait croire que je me fiche d'elle comme d'une guigne. j'écoute littéralement le son de sa voix, limpide et doux, mais aussi déterminé et énervé à la fois. je perçois bien un volcan en activité en elle, une explosion latente, et je ne parle pas d'un petit volcan sur une île perdue, mais d'un volcan explosif, qui pourrait faire bien des ravages.
"Je me présente: Huyana. La femme de Skah, je pense que ça doit te dire quelque chose, avec toutes les rumeurs qui trainent sur nous en ville. Tu as du nous voir cavaler tous les deux autrefois sur nos montures: lui sur Jolly Jumper, et moi avec mon autre moitié, Yoshi. D'ailleurs, tes paroles confirment ce que je pensais; je n'attendais qu'un conseil pour le ramener ici. Maintenant, il va falloir que je trouve un éleveur qui voudra bien arborer ses lunettes-loupe et sa blouse de vétérinaire afin de comprendre ce qui torture mon pauvre Selle Français."
Je parlais naturellement, sans arrière pensée. A voir Pelipa, je savais que je pouvais lui faire à minima confiance, plus en tout cas, que la plupart des personnes que j'ai croisé au cours de ma vie. Je sens néanmoins qu'elle, reste un peu sceptique quant à moi, à ma bonne foi. Ses dernières questions m'assaillent, m'attaquent comme si je m'embrasait lentement. Point sensible: touché. Estime de soi: coulée.
"Sincèrement? Je viens de revenir ici, et je m'en mords les doigts, de mon départ. Quand je vois à quel point la réserve a changé, quand je vois le nombre de petits nouveaux venus faire les curieux, nous prendre en photo ou nous convaincre de nous "éduquer", comme si c'était le fardeau de l'homme blanc, je suis dégoûtée. mes bottes ont couru plus vite que moi ce matin, pour fuir un tant soit peu cette atmosphère dégradée, pour imaginer autre chose que des dessins monochromes, noirs, post-apocalyptiques. Quand je m'éloigne de la Totem Place, du coeur de ville, mon coeur balance à nouveau pour croire en la bonté de l'humanité, en sa possible résilience, en sa perfectibilité. C'est pour ne pas perdre foi en l'être humain que je parcours la nature, à la recherche d'endroits en core purs et respectés par l'homme. Et puis pour oublier mon absence pendant tout ce temps, pour oublier tout ce que j'aurai pu faire, tout ce que j'aurai pu contrer. Pour oublier autre chose, enfin... Mais en tous les cas, je sais que certains hommes sont comme les chevaux, ils aiment bien cotoyer le soleil et la nature encore ensommeillés le matin, avant de petit-déjeuner. ne me dis pas que tes chevaux sont comme la plupart des autres êtres humains, de ceux, ennuyeux, qui suivent leur routine et n'aiment pas à changer le cadre, le planning type qui leur a été fixé pour une journée!"
J'accompagnais ma dernière phrase d'un clin d'oeil entendu, histoire qu'elle comprenne, que, jamais je ne penserais ça d'un cheval, mais que c'était une manière détournée de la titiller et de donner un coup de bottes aux autres, là. La brume commençait à peine à se lever sur la colline, l'atmosphère était embaumée par l'humidité des feuilles, des arbres, et de l'herbe, et des perles de rosée scintillaient sur mes bottes. Je contemplais ce tableau, et, lourde de mon seul parka coupe-vent -pas besoin de davantage, de superflu, pour une promenade en nature-, je réalisai ma petitesse face à la grandeur du monde. Ecrasée par cette idée qui me traverse souvent, je me tourne de nouveau vers Pelipa, le regard non pas suppliant, mais compréhension et plein de connivence. Je tends une perche, à elle de la saisir maintenant. Si elle préfère se noyer toute seule, je ne pourrais rien faire, mais si elle choisit l'autre option, je sauterais avec elle, et au moins, on sera deux.

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Amorce de confessions entre celle qui ne parle qu'aux chevaux, et celle qui ne parle que très peu, alors que des perles de rosée du matin glissent sur leurs bottes -Pelipa & Huyana

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